Rapport COMETA

Réaction d'un expert militaire
recueilli par A. J. Holbecq


1- Résumé du rapport
2- Commentaires
3- Réaction:


Moins de 48 heures après la diffusion sur le site du résumé et des commentaires concernant le rapport COMETA, j'ai reçu de vive voix, d'un expert militaire, ingénieur général de l'armement (et qui préfère garder l'anonymat), les confidences suivantes:

Au plan de la forme, le document COMETA ressemble beaucoup aux rapports émanant de la DAM (Direction des Applications Militaires), qui me sont adressés. Même ton, même style, même police de caractère et même type de numérotation, allant jusqu'à quatre nombres : 8.1.1.3

C'est aussi le style, à la fois documenté et relativement concis, des notes rédigées à l'attention de responsables politiques.

Je ne suis pas d'accord avec l'idée que ce texte ait été conçu à l'attention du grand public, même si le canal VSD a été choisi. Le vocabulaire utilisé est beaucoup trop complexe pour le français moyen. Je pencherais plutôt, sur le plan opération de sensibilisation de cibles du genre bac + 5 : cadres supérieurs, ingénieurs, chercheurs, administratifs, enseignants, scientifiques, qui auraient, jusqu'ici, rejeté toute information liée aux ovnis, parce que jugée farfelue ou non sérieuse. Je pense que le texte porté à la connaissance de ces gens constitue la partie tronquée d'un rapport qui a été effectivement remis à Chirac et Jospin, et qu'il s'agit d'une décision éminemment politique. Si, comme le suggère ce rapport COMETA, les Américains ont réussi à tirer profit du dossier OVNI, au plan de la défense soit en examinant des épaves récupérées, soit à l'aide d'enregistrements et d'analyses dont le cas du RB-47 n'aurait été que le tout petit début, soit à travers des contacts, rien n'est à exclure, ceci leur confère une avance technico-scientifique qui inquiète fort les Européens, qui réalisent par ailleurs qu'ils n'auraient aucune chance de pouvoir combler ce retard sans regrouper leurs moyens, humains, techniques et financiers. Sur le plan de la défense cette avance pourrait assurer à terme aux Américains une hégémonie planétaire complète.

En lisant votre commentaire j'ai retrouvé la trajectoire du chercheur du CNRS Jean-Pierre Petit, dont je connaissais l'existence, les compétences et les nombreux talents de longue date. Je savais que cela s'était mal passé, mais j'ignorais que la sottise ait pu atteindre de tels sommets. On ne sait pas à partir de quelle date les Américains, du moins ceux qui étaient réellement au courant, ont commencé à comprendre le profit qu'ils pourraient tirer d'une étude minutieuse du dossier OVNI. Peut-être très vite, par exemple à l'occasion d'un crash, peut-être dès la fin des années quarante. Il restait alors à constituer un groupe formé des meilleurs éléments scientifiques du pays, dans de nombreux domaines. En 1975, en France, nous avions eu la chance qu'un chercheur particulièrement perspicace comprenne l'intérêt du dossier ovni. Doté de connaissances, non seulement très pointues sur les plasmas à température modérée, moins de dix mille degrés, et leurs instabilités très spécifiques (par opposition aux plasmas thermonucléaires des tokamaks et des bombes), mais devenues rares au plan international après la récession de la fin des années soixante, dans tous les pays, dans ce secteur MHD, Petit a pu à une certaine époque mettre la France complètement en pointe au plan des idées sur la propulsion MHD, la suppression de la turbulence et l'annihilation des ondes de choc. Je n'exclu pas qu'à cette époque ses travaux théoriques se soient même trouvés pendant un temps, même bref, en avance sur ceux des Américains. Ils l'étaient en tout cas très certainement s'agissant de tous les autres pays européens. Nous n'avons pas su saisir cette chance et à cause de cela le retard est considérable, particulièrement dans le domaine de la MHD, qu'on a contraint Petit à abandonner totalement il y a plus de dix ans.

Je ne sais pas de quand date la prise de conscience des Français. Mais ce rapport ne s'adresse pas seulement aux responsables politiques de notre pays, il vise aussi à mon avis les homologues étrangers en matière de recherche militaire et de défense. Malheureusement, ce réveil et cette prise de conscience me semblent un peu tardifs. Si les Américains, et cela semble être le cas, ont réussi à transformer un certain savoir-faire, issu de l'ovni, en réalisations concrètes (avions furtifs à très haute vélocité, bombes à anti-matière et peut être synthèse d'anti-matière, en tant que source d'énergie primaire pour la propulsion spatiale), c'est qu'ils ont su associer à ces projets les gens les plus brillants, en y mettant le prix. Par ailleurs il ne s'agissait pas d'une "recherche et développement" au sens classique du terme, mais, sous certains aspects, de la création ex-nihilo d'édifices scientifiques entièrement nouveaux. Si les Américains savent déjà produire de l'antimatière en quantités importantes, il est fort probable que cette filière n'a que peu de rapport avec les infimes quantités que l'on sait produire dans les collisionneurs. Ceci implique le maintien d'un secret de la manière la plus rigoureuse qui soit, au prix d'une rétention d'information tout à fait étonnante, ne serait-ce qu'en physique théorique. Quoi qu'il en soit, pour mettre en route un tel programme, il a fallu qu'à un moment donné un responsable au plus haut niveau dise "débrouillez-vous pour me mettre là-dessus les meilleurs, et mettez-y le prix". En Europe, et spécialement en France, une telle attitude semble difficilement imaginable. Nous sommes un pays d'appareils. Quand je pense au "cas Petit", celui-ci n'ayant été, en 1976, ni militaire, ni polytechnicien, ni ingénieur du CNES, ni même simplement reconnu par sa hiérarchie du CNRS, où il était traité comme un pestiféré, n'avait aucune chance de trouver une place dans un quelconque projet. Les novateurs sont presque toujours des gens un peu à part, et visiblement aucun effort n'a été fait pour tenter d'intégrer ce personnage hors du commun dans cette affaire. Inversement, la marginalité n'a jamais fait peur aux Américains, qui sont avant tout des pragmatiques, allant même jusqu'à confier des responsabilités importantes à des autodidactes.

Si les chercheurs à dénicher, pour essayer de rattraper les Américains, que cela soit en France ou dans d'autres pays européens, sont des personnages du même acabit, alors la partie me semble mal engagée.

Quant à l'idée d'amener les Européens à s'unir pour faire pression sur "le grand frère d'outre-Atlantique" pour le contraindre à partager ses secrets, elle me semble relever de l'utopie. Des pressions, de quelle nature ? Si les Américains maîtrisent l'anti-matière et les supraconducteurs fonctionnant à température ordinaire, leur avantage technologique leur confère, outre un atout stratégique décisif, une force de frappe économique potentiellement imparable, liée à une maîtrise totale de l'énergie.

Fin de citation.

Août 1999
 
 


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